Tout comme pour les autres villages de l’entre-deux-lacs, l’agriculture, la vigne et la culture maraîchère sont les principales sources de revenus de la population landeronnaise au 19e siècle. Cela perdure encore jusque dans la première moitié du 20e siècle, bien que la tendance recule de manière constante à l’avantage de l’horlogerie et de l’industrie mécanique qui s’implantent peu à peu dans les régions où la main d’œuvre est encore meilleur marché que dans les centres industriels.
Cette photographie met en évidence le bourg médiéval du Landeron depuis l’entrée nord et en laisse apercevoir l’étendue. On distingue au premier plan plusieurs bœufs rassemblés autour de la fontaine du Vaillant, ainsi que des personnes éparpillées sur toute la place : autant des curieux qui admirent les bêtes, que des marchands et de potentiels acheteurs. D’autres vaches et bœufs sont installés le long de l’allée de platanes au milieu du bourg.
Depuis sa fondation au 14e siècle, Le Landeron bénéficie de franchises nécessaires à la tenue de marchés : un des éléments considérés être constitutifs d’une ville. Au Landeron, les marchés, qui sont des rassemblements hebdomadaires ou mensuels alors que les foires sont moins fréquentes, sont fixés, au début du 20e siècle, au troisième lundi de chaque mois. Le calendrier communal des marchés et foires doit éviter la collision de la foire aux bestiaux du Landeron avec les foires plus importantes de Fribourg, Chaindon et Soleure. Le petit bétail, non présent sur la photographie réalisée par Paul Monnerat, était commercialisé sur la place du château, à l’intérieur du bourg. La foire au bétail se tient jusque dans les années 1960, alors que le marché de produits frais s’arrête dans les années 1970. Ce recul s’opère parallèlement au déclin généralisé du commerce périodique dans l’espace neuchâtelois, déjà ressenti avant la seconde guerre mondiale.
Tissot, Laurent, « Le Landeron aux XIXe et XXe siècles : population, économie et communications », in Le Landeron. Histoires d’une Ville, Hauterive : Editions Gilles Attinger, 2001 , pp. 235-249.
Rais-Liechti, Myriam, « La mémoire du Landeron », in Le Landeron. Histoires d’une Ville, Hauterive : Editions Gilles Attinger, 2001 , pp. 263-274.
Le Véritable messager boiteux de Neuchâtel.