Le pressoir traditionnel dans le Pays de Neuchâtel était un pressoir de type romain, à vis centrale en bois insérée dans une poutre placée au-dessus de la table et tenue par de solides montants. Généralement, ce pressoir était fabriqué avec du noyer, voire du chêne. Dans certaines grandes caves, on en trouvait souvent plusieurs placés les uns à côté des autres. Ces pressoirs demandaient des frais d’entretien conséquents.
Cette petite sépia présente un pressoir traditionnel à vis centrale tel qu’il en existait dans la majorité des grandes caves où l’on vinifiait.
Le pansard est le gros treuil vertical de l’ancien pressoir, mu par l’action de leviers horizontaux dits «palanchons» et sur lequel s’enroule la corde attachée à la «palanche» qui est une perche de hêtre ou barre de fer, qui s’adapte à «l’écrou» du pressoir ou à la tête de la vis; elle est actionnée soit avec les bras, soit par un treuil et une corde.Pour mener à bien une pressurée complète avec un tel instrument, il fallait être entre quatre et six hommes et compter entre six et huit heures !
Ici, la pressée se termine. Les hommes sont en train de débiter le marc en morceaux avec un coupe-marc.
La pressée, troillée, ou pressurée est la quantité de vendange soumise au pressurage en une seule fois.
Entièrement en bois, la plupart du temps en noyer, ces pressoirs exigeaient des entretiens constants. Avant les vendanges, ils devaient être entièrement démontés pour être nettoyés. Ensuite, on replaçait les poutres de la table en les jointoyant avec de la poix pour des questions d’étanchéité. La vis devait être bien graissée afin de tourner aisément dans son écrou de bois.
Allanfranchini, Patrice, La vigne selon Moscatelli, Hauterive : Editions Gilles Attinger, 2011.