Jusqu’au milieu du 19e siècle, les quartiers du Crêt Taconnet, du Rocher ou des Fahys sont encore quasiment vierges de constructions. Ceci s’explique par l’accès difficile de cette partie de la commune : l’urbanisation en direction de l’ouest se fait plutôt le long du faubourg de l’Hôpital. Seules quelques fermes se sont implantées dans cet environnement agreste. Construit au sommet du Crêt au début du 19e siècle, la maison surnommée « la Haute Folie » reste une exception, comme l’indique assez clairement sa dénomination.
L’artiste s’est placé au nord du Crêt Taconnet, à l’emplacement actuel du quartier du Rocher. Ce point de vue met en évidence la colline du Crêt Taconnet, dominée par la maison « la Haute Folie ». A ses pieds, à l’emplacement de la gare actuelle, deux bâtiments de ferme et quelques remises, environnés de prés et d’arbres, occupent le fonds du vallon. A l’arrière-plan, la chaîne des Alpes, de laquelle émergent les trois Bernoises, marque l’horizon.
En 1859, la gare de Neuchâtel s’implante au fond du vallon, au lieu-dit « Les Sablons », permettant à la ligne Neuchâtel-La Chaux-de-Fonds (Jura Industriel) et à la ligne Neuchâtel-Pontarlier (Franco-Suisse) de converger. La construction des infrastructures ferroviaires transforme complètement les lieux. Les fermes disparaissent dans un premier temps. La gare prenant de plus en plus d’importance, il est décidé d’araser une partie du Crêt Taconnet pour faciliter son extension. Les travaux effectués dans ce but entre 1877 et 1882 provoquent la disparition de la Haute Folie en 1879.
L’implantation de la gare aux Sablons va stimuler l’urbanisation rapide de ce quartier et la croissance de la ville en direction de l’est.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 98 (notice 170).
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010.
Ville de Neuchâtel, Bibliothèque et Musées, Neuchâtel : Ville de Neuchâtel, 1983, p. 89.