Le débit constant de la Serrière et de sa source vauclusienne en fait un endroit idéal pour y installer des roues entraînant moulins et scieries. Profitant de la force hydraulique pour faire mouvoir ses machines, une papeterie s’y implante dès la fin du 15e siècle. Erhard Borel en devient propriétaire en 1748. Profitant des progrès techniques du début du 19e siècle, la papeterie enregistre une forte croissance. En 1854, l’entreprise se transforme en société par actions sous le nom de Fabrique de papiers de Serrières. Elle compte plus de 100 ouvriers à la fin du 19e siècle.
Cette publicité présente le site des papeteries, sises au fonds du vallon de la Serrière, à la fin du 19e siècle. Afin de pouvoir englober l’ensemble des bâtiments, le dessinateur a fortement déformé la perspective. Au premier plan, à l’embranchement de la rue des Usines et du chemin de la Papeterie, se trouve l’entrée des fabriques. Le dessinateur a volontairement exagéré la largeur du portail entre les deux bâtiments pour le rendre plus monumental. Sur la droite coule la Serrière qui serpente entre les bâtiments. Au centre, le clocheton abrite la cloche qui rythme le travail des ouvriers. En arrière-plan, tout à droite, on reconnaît le pont du chemin de fer et la gare.
La représentation du site en déformant la perspective permet de donner plus d’importance à l’entreprise. La présence de la grande cheminée souligne l’ampleur industrielle du site. Mais la croissance de l’entreprise durant le 19e siècle amène à la multiplication des bâtiments, serrés au fond du vallon de la Serrière, suivant le cours sinueux de la rivière. Ce contexte géographique tourmenté ne peut que compliquer la livraison des marchandises, malgré la création en 1890 de la gare de Serrières et la mise en service deux ans plus tard d’un funiculaire reliant la gare au fond du vallon.
Histoire des papeteries de Serrières 1477-1934, Serrières : Société anonyme des papeteries de Serrières, 1934.
Quartier-la-Tente, Edouard, Le canton de Neuchâtel, District de Neuchâtel, vol. 1, Neuchâtel : Attinger Frères, 1897, pp. 441-447.