La fête des Armourins trouve son origine dans le contexte militaire des Guerres de Bourgogne, plus particulièrement les batailles de Grandson et de Morat en 1476, où l’armourin désigne l’homme portant l’armure. Elle apparaît vers 1477 et se déroule chaque année à Neuchâtel lors de la veille de la foire de novembre. Une petite troupe de bourgeois en armes, accompagnée de cadets et d’une musique, forment alors un cortège auquel bourgeois et habitants se joignent. Parcourant d’abord les rues de la ville à la lueur des flambeaux, le cortège gagne ensuite la cour du château pour introniser, devant le gouverneur, les nouveaux gardes-foires.
Le cortège des Armourins, arrivant au sommet de la rue de la Collégiale, franchit le portail du Château pour pénétrer dans la cour. Les Armourins portent la cuirasse et la hallebarde. La scène est éclairée par des torches portées par des enfants, ce qui permet de distinguer à droite le chevet de la Collégiale et en arrière plan le tilleul du banneret qui marque l’extrémité de l’esplanade. Une foule se presse pour assister au défilé.
Cette fête traduit l’attachement aux traditions locales et aux alliances nouées avec les Confédérés. Elle reflète également les droits des bourgeois et la nature des liens avec l’autorité seigneuriale. Cette manifestation, qui disparaît en 1848, trouve un prolongement dans une musique de fifres et tambours, devenu Show band en 1902. Depuis 2006, la fête a été remise au goût du jour à l’initiative des commerçants du centre ville.
Ramseyer, J., « Autrefois la fête en Pays neuchâtelois », Nouvelle revue neuchâteloise, no 4, 1984.
Jeanjaquet, Jules, « Armourins et bénichons neuchâteloises au XVe siècle », Musée neuchâtelois, 1941, pp. 5-14, 44-56.
Wavre, Alphonse, « La fête des Armourins », Musée neuchâtelois, 1866, p. 253.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 85 (notice 132).