Cette toile fait partie d’un cycle de quinze toiles peintes, dont trois sont marouflées sur panneaux de bois. Elles représentent des paysages suisses, des décorations florales et végétales, ainsi que des natures mortes en lien avec le monde des cafés. L’ensemble de ces toiles a été réalisé par Jean Adamina en 1904. En 1945, ces toiles ont été rafraîchies par Paul Roeslin, actif au Landeron. Lors d’un changement de gérance, ces toiles, se trouvant jusque là au Café National du Landeron (Faubourg 7), ont été consignées à la commune du Landeron en 2008 puis déposées et conditionnées au Musée de l’Hôtel de Ville.
La toile choisie comporte un paysage de berges avec ponton, cygnes et habitations rurales à l’arrière plan. Il est fort probable qu’elle reproduise le bord de la Thielle, mais il pourrait aussi s’agir d’une vue idéale faisant partie du répertoire du peintre. Le trou se trouvant sur le haut de la toile laissait passer une bouche d’aération. Dix des quinze peintures faisant partie de l’ensemble évoquent des paysages suisses avec scènes lacustres, alpestres et de plateau, les autres – qui se trouvaient dans l’embrasure des portes – sont en rapport avec le café et représentent des natures mortes, des jeux de cartes, des bouteilles et des verres.
Cet ensemble de toiles était parfaitement intégré dans l’environnement architectural du café. Il aurait été idéal de conserver l’ensemble tel quel, c’est-à-dire dans les lieux pour lesquels ces toiles avaient été exécutées. En effet, ce type de peintures d’accompagnement est en train de disparaître des cafés suisses. A cet égard, cet ensemble complet, cohérent et de qualité, constitue un témoin remarquable de l’architecture intérieure des établissements publics de ce type.
Dossier d’œuvre au musée de l’Hôtel de Ville du Landeron ; rapport de l’Office des Monuments et Sites en collaboration avec Walter Tschopp – conservateur du département des arts appliqués du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.