Durant la deuxième moitié du 19e siècle, la ville de Neuchâtel connaît une croissance démographique très importante. Sa population passe en effet de 7’900 habitants en 1850 à près de 20’500 habitants en 1900. Si l’urbanisation gagne le quartier des Parcs, de la Gare ou du Faubourg de l’Hôpital, les zones périphériques comme les Charmettes ou le vallon des Péreuses restent encore largement rurales. L’actuelle rue des Draizes, reliant Vauseyon à Peseux, n’est d’ailleurs transformée et élargie qu’en 1925.
Les escaliers des Ravières permettent de relier le bas de la rue des Draizes (à proximité du carrefour de Vauseyon) au sommet de la colline des Charmettes où se situe le home du même nom. Formé de gros bloc de pierre, l’escalier trace un chemin sinueux, bordé par une balustrade de bois. Aucun bâtiment n’est visible sur la photographie, si ce n’est une grange, à droite, au pied de l’escalier.
Le nom de « ravière » – qui désigne tant les escaliers que la petite rue sur lesquels ils débouchent – provient du mot « ravine ». La forte pente qui caractérise cet endroit explique aisément ce toponyme. Au début du 20e siècle, tout le quartier n’est encore formé que de pacages ou de champs cultivés. Rattrapée par l’urbanisation de la ville en direction de Peseux, la rue des Draizes constitue un axe important pour le trafic routier en direction de Corcelles et du Val-de-Travers. Son caractère bucolique à complètement disparu et les escaliers des Ravières, reconstruits, sont aujourd’hui encadrés par de grands immeubles.
Jelmini, Jean-Pierre, Thomann, Charles, Le Pays de Neuchâtel hier et avant-hier, Lausanne : Payot, 1977, p. 61.
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, pp. 160, 420.