La fin des vendanges, marquant l’arrivée au pressoir de la dernière gerle, se célèbre à l’origine sous une forme spontanée par diverses festivités. A Neuchâtel, dès le début du 20e siècle, un Grand Cortège s’organise, avant que la Fête des vendanges ne prenne sa forme actuelle, dès 1925. La manifestation connaît un succès grandissant, atteignant son apogée dans les années 1950 avec près de 75’000 spectateurs. La Radio se fait l’écho de cette réussite. En 1956, au cours d’une émission d’une heure en public, à la Salle de la Rotonde, plusieurs personnalités sont invitées à parler de la Fête des vendanges, de sa naissance à l’année en cours. Fanfares et chansons sont aussi de la partie.
André Richter, troisième président d’honneur de la Fête, raconte une anecdote amusante survenue lors de l’édition précédente, en 1955 : un singe posté sur un des chars du cortège, effrayé par le coup de canon donnant le départ de la bataille de confettis, échappe à son maître et se met à gravir les échafaudages couvrant l’Eglise-Rouge, alors en restauration. Arrivé au sommet de l’édifice, faute de confettis, il se met à bombarder l’assistance de cailloux, de bouts de bois et de clous. Un héros anonyme parvient enfin à le récupérer.
Au-delà de son aspect anecdotique et amusant, ce récit mêle deux emblèmes de Neuchâtel : la Fête des vendanges et l’Eglise-Rouge (Notre-Dame de l’Assomption). Le grand corso fleuri du dimanche, point d’orgue de la Fête des vendanges, prend depuis de nombreuses années son départ dans le quartier du Crêt, à proximité de l’église catholique.
Allanfranchini, Patrice, La Fête des vendanges de Neuchâtel des origines à l’an 2000, Neuchâtel : Éditions de la Fête des vendanges, 2000.
Callet-Molin, Vincent, Des catholiques en terre protestante, 1806 – 2006, Hauterive : Editions Gilles Attinger, 2006.