Avec le perfectionnement des techniques et des outils de l’horlogerie, le système traditionnel d’apprentissage montre rapidement ses limites face à la complexification des savoir-faire. L’essor des fabriques ne fait que renforcer la demande d’une main-d’œuvre plus qualifiée. Sous la pression des industriels, les autorités locales ouvrent des filières de formation pour une production horlogère de haut niveau. Fleurier, dont l’essor industriel est important au milieu du XIXe siècle, fait office de précurseur en ouvrant la première école d’horlogerie du canton en 1851. D’autres écoles voient ensuite le jour à La Chaux-de-Fonds (1865), Le Locle (1868) et Neuchâtel (1871). A Fleurier, une nouvelle école ouvre en 1875. Un bâtiment supplémentaire est inauguré en 1896.
Placé au carrefour des rues Daniel-JeanRichard et de la Promenade, un passant contemple le nouveau bâtiment de l’Ecole d’horlogerie, inauguré en 1896. La rue Daniel-JeanRichard est plantée de jeunes arbres. La carte postale porte au verso l’oblitération « 1907 », mais a probablement été éditée quelques années auparavant.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Fleurier devient un centre horloger important dans le canton. Le village compte 340 horlogers en 1850, puis leur nombre s’élève à 634 (répartis dans 142 ateliers et fabriques) en 1866. En 1892, une école mécanique appliquée à l’horlogerie vient compléter la filière classique. La construction d’un nouveau bâtiment quatre ans plus tard indique clairement la volonté des autorités de Fleurier (et du canton) de se doter de moyens pour garder leur primauté dans le monde horloger du siècle naissant.
Cruchaud, Anne-Marie, « École d’horlogerie Fleurier », in : Dix écoles d’horlogerie suisses, Chefs-d’œuvre de savoir-faire, Neuchâtel : Ed. Simonin, 2010, pp. 353 à 388.