En 1373, Isabelle succède à son père Louis, à la tête du comté de Neuchâtel. Faisant usage de son droit de battre monnaie concédé à son père en 1347 par Charles IV, la comtesse Isabelle fait circuler durant son règne des monnaies de type bractéate, s’inscrivant ainsi dans l’aire économique germanique. A l’inverse, son père frappait des deniers bifaces au type du temple carolingien. A la frontière des mondes romand et germanique, Neuchâtel fluctue entre ces deux zones d’influence.
Cette monnaie uniface porte un heaume représenté frontalement, surmonté d’un bouquet de cinq plumes. De part et d’autre du cimier figurent les lettres N et O, début de « Novum Castrum » (nom latin de Neuchâtel). D’autres monnaies similaires émises par Isabelle présentent quelques variantes quant aux initiales, à la forme du heaume ou au nombre de plumes.
Les « angisters » ou bractéates sont mentionnés dans les comptes neuchâtelois entre 1374 et 1377. Mais le cimier se trouvant sur ces monnaies est recopié du motif figurant sur le contre-sceau du comte Louis. Aussi est-il vraisemblable de penser que la comtesse Isabelle a continué la frappe de bractéates déjà entreprise par son père à l’extrême fin de son règne, peu de temps avant sa mort. Afin d’assurer une continuité « dynastique », elle n’aurait pas changé le types de monnaies.
Demole, Eugène ; Wavre, William, Histoire monétaire de Neuchâtel, Neuchâtel : Société d’histoire et d’archéologie, 1939, pp.47-55, 268.
Montmollin, Jean de, « Notice sur les monnaies neuchâteloises », Musée neuchâtelois, 1870, pp. 112-122.
Plancherel, Jean-Pierre ; Spoerri, Marguerite, « Deniers et bractéates des comtes de Neuchâtel au XIVe siècle », Revue Suisse de Numismatique, 1997, pp. 163-193.
Notice « Denier frappé par le comte Louis de Neuchâtel ».