En juillet 1860, Neuchâtel est relié au chemin de fer par l’intermédiaire de deux lignes concurrentes, celle du Jura-Industriel (Le Locle – Neuchâtel) et celle de la compagnie du Franco-Suisse (Pontarlier – Neuchâtel par le Val-de-Travers). Une polémique nourrie est provoquée par le choix de l’emplacement de la gare. Le Franco-Suisse dépose les plans d’une gare aux Sablons en 1856. En revanche, la compagnie du Jura-Industriel projette de construire sa gare au bord du lac. Les deux compagnies parviennent finalement à s’entendre et signent, le 1er octobre 1858, une convention prévoyant un usage commun de la gare des Sablons.
La gare est construite en 1859 sur un important remblai, au nord du Crêt-Taconnet. Son architecture est simple et fonctionnelle. Le corps central du bâtiment, surmonté d’un étage à pignon triangulaire, est flanqué de deux ailes légèrement saillantes. Le buffet se situait sur la droite du bâtiment. La place de la gare est en cours d’aménagement. A l’ouest (à gauche de la photo) se trouve le passage à niveau des Sablons, remplacé en 1873 par un passage souterrain. En arrière-plan, les coteaux non encore urbanisés sont plantés de vignes.
Le chemin de fer constitue un véritable coup d’accélérateur pour le déplacement des personnes et des marchandises. Il stimule l’activité économique et le tourisme. Aussi la gare prend-elle rapidement de plus en plus d’importance. Au vu des attentes économiques pour la ville et le canton, le modeste bâtiment ne pouvait suffire. La reconstruction de la gare devait contribuer aussi à redynamiser les quartiers qui l’entouraient. Il faut néanmoins attendre 1883 pour que ce bâtiment laisse la place à une deuxième gare construite sur les fondations de la première, puis à un nouveau bâtiment en 1936, encore actuellement en usage.
Piguet, Claire, INSA, Inventaire Suisse d’Architecture 1850-1920, Neuchâtel, pp. 184-185, 233-235.
En voiture ! L’arrivée du train en terre neuchâteloise, Neuchâtel : Ed. Alphil et MAHN, 2004.