En 1866, le captage des eaux du Seyon à Valangin permet d’assurer l’approvisionnement en eau de la ville de Neuchâtel. Mais la qualité de l’eau ne donne pas satisfaction. Deux épidémies de fièvre typhoïde (en 1882 et 1883) incitent les autorités de la ville à trouver d’autres sources le long du cours de l’Areuse. Plusieurs sources sont choisies dans la région de Champ-du-Moulin. Un projet de l’ingénieur Guillaume Ritter est adopté en 1886. Les installations sont inaugurées en 1887.
Dès le printemps 1886, les travaux de construction de l’aqueduc commencent. Ils doivent permettre d’amener l’eau des sources des gorges de l’Areuse jusqu’au réservoir de Maujobia, situé au Plan. Le photographe a saisi l’état du chantier en amont de Champ-du-Moulin. Les nombreux ouvriers (près d’une quarantaine), munis de pelles et de pioches, creusent la tranchée qui accueillera les canalisations.
La construction de l’aqueduc, d’une longueur de 14 kilomètres 400, se heurte à plusieurs obstacles géographiques, qui sont franchis par des conduites en siphons. Cette nouvelle installation technique permet d’augmenter la quantité et la qualité d’eau disponible pour la ville de Neuchâtel. Elle contribue ainsi à améliorer les conditions d’hygiène des utilisateurs et à réduire les épidémies. En 1888, les concessions d’eau sont rachetées par la Ville de Neuchâtel qui en gère désormais la distribution. Cette installation assure aujourd’hui 85% des besoins en eau potable de la ville.
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, pp. 88-89, 169-170.
Piguet, Claire, INSA, Inventaire Suisse d’Architecture 1850-1920, Neuchâtel, Berne : Société d’histoire de l’art en Suisse, 2000, pp. 181-182.