Lorsque Frédéric Ier accède au pouvoir, en 1688, il prend le nom de Frédéric III, prince-électeur du Brandebourg. Il attendra 1701 pour obtenir de l’empereur du Saint-Empire romain germanique la couronne de roi. À partir de cette date, il prend le nom de Frédéric Ier, premier roi dans l’histoire de son état. En 1707, il devient le premier prince prussien de Neuchâtel et de Valangin.
À l’occasion de son couronnement, Frédéric Ier fait exécuter plusieurs insignes royaux pour sa nouvelle monarchie. On les retrouve sur ce portrait : le sceptre, la couronne, ainsi que le globe impérial, tous trois disposés sur la table à côté du roi. Ils confèrent au nouveau souverain une légitimité bienvenue. Celui-ci se présente debout, de face, tout en majesté, avec son grand manteau d’hermine. Il porte une armure, qui symbolise son statut de chef de l’armée. Il arbore le collier de l’Ordre de l’Aigle noir, un ordre de chevalerie qu’il a lui-même créé la veille de son couronnement. La devise de l’ordre apparaît sur le médaillon central : Suum cuique (À chacun son dû). Au fond, apparaissent deux colonnes drapées de rouge. Ces colonnes, que l’on retrouve fréquemment dans les portraits de Frédéric Ier, restent conformes au modèle du portrait royal de l’époque baroque : elles évoquent symboliquement l’espace du palais royal. Le Berliner Stadtschloss est sans doute représenté en arrière-plan.
Homme à la santé fragile, Frédéric Ier n’affiche pas la même force de caractère que son père, que l’on surnomme le « Grand Électeur » et il ne connaît pas les mêmes succès en matière de conquêtes militaires. Cependant, il réforme son royaume dans plusieurs domaines importants : il crée l’université de Halle, ainsi que les académies des arts et des sciences de Berlin ; il fait agrandir le château de Charlottenburg, conçu initialement comme résidence d’été, et fait construire par l’architecte Andreas Schlüter le Berliner Stadtschloss, qui devient la résidence principale des Hohenzollern.
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