En 1945, Jean Gabus (1908-1992) est nommé simultanément conservateur du Musée ethnographique et titulaire de la chaire de géographie de l’Université de Neuchâtel. Expositions et cours universitaires ont lieu au même endroit, sur la colline de Saint-Nicolas, dans la villa cédée en 1902 par James de Pury à la Ville. Jean Gabus y accueille le reporter Marcel W. Suès, dit Squibbs, qu’il connaît bien, puisqu’il se cotoient à la Radio Suisse Romande. Jean Gabus livre en effet aux auditeurs des causeries radiophoniques dès 1939.
Au micro du reporter Marcel W. Suès, Jean Gabus évoque d’abord son travail de professeur et souligne les interactions positives entre les cours donnés aux étudiants et les collections du musée ethnographique qui sont les témoins de la culture matérielle des différentes civilisations. Il met en évidence le manque d’espace disponible pour organiser des expositions permettant de faire découvrir au public les richesses des collections.
Les souhaits exprimés par Jean Gabus à la fin de cette interview se réalisent en 1955 avec l’ouverture d’un nouveau bâtiment dévolu aux expositions temporaires. Le conservateur y réalise des expositions où il applique son idée de musée spectacle, renouvelant l’approche muséographique. Par son concept d’« objet témoin », il développe une approche moderne de l’ethnologie. Il fait ainsi rayonner le Musée d’ethnographie de Neuchâtel loin à la ronde et lui assure une renommée internationale. Grand voyageur et explorateur, Jean Gabus se voit aussi confier par l’Unesco plusieurs mandats internationaux.
Jelmini, Jean-Pierre, « Gabus, Jean », in : Dictionnaire historique suisse (DHS).
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, p. 219.
Kaehr, Roland, « Jean Gabus (1908-1992) », biographie sur le site internet du Musée d’ethnographie.
Radio Télévision Suisse, émission En direct…