Au 18e siècle, l’alimentation des habitants de la mairie de Valangin est simple. Le pain constitue la base de la nourriture, avec le fromage, les salaisons et les pommes de terre. La cuisine se prépare dans le foyer, sur la braise. Dans la plupart des ménages, les ustensiles de cuisine sont peu nombreux. Des marmites et des chaudrons sont pendus à la crémaillère. Le « teufelet » (un petit pot à trépied) permet de cuire directement dans l’âtre. La tourtière ou braisière est aussi assez communément répandue. Ces ustensiles sont le plus souvent en fer ou en terre cuite, alors que les gens aisés possèdent une batterie de cuisine en cuivre étamé.
La braisière est une marmite en fonte munie de trois petits pieds qui lui permettent d’être déposée sur les braises de l’âtre. Son couvercle, creux, peut être remplit de braises, afin de chauffer les aliments par le haut et par le bas. Une grande poignée disposée sur le couvercle facilite sa préhension et un trou percé sur le dessus permet d’ajouter du vin ou d’autres ingrédients en cours de cuisson.
La braisière est utilisée pour les cuissons douces ou à l’étouffées. Elle est souvent utilisée pour cuire des tourtes, des pâtés et des tartes. Sa conception simple et ingénieuse, sa construction solide, en font un outil prisé des ménagères et l’on retrouve cet ustensile sur de nombreux inventaires de maison. L’analyse de ces inventaires, loin d’être anecdotique, révèle bien souvent, par son contenu, le milieu social de son propriétaire et ses pratiques culinaires.
Schlup, Michel, Le mangeur neuchâtelois et quelques voisins au temps des Lumières (1730-1800), Neuchâtel : Nouvelle revue neuchâteloise, 2003.
Schlup, Michel, Scènes gourmandes et croquis culinaires d’autrefois, Neuchâtel : Gilles Attinger, 1984.