Au cours du 18e siècle, la ville de Neuchâtel s’affranchit de son système défensif et s’étend résolument vers l’est. Les Neuchâtelois les plus aisés bâtissent des hôtels particuliers le long de la route de Saint-Blaise. Au début du 19e siècle, quelques-uns se risquent à construire sur la colline du Crêt Taconnet (près de l’emplacement de la gare actuelle), encore vierge à ce moment-là de tout bâtiment. L’appellation de l’une d’elles, la Haute Folie, marque bien le caractère exceptionnel des constructions à cet endroit. L’implantation de la gare en 1859 et les agrandissements successifs de l’avenue de la gare favoriseront le développement de ce quartier.
Cette lithographie présente la terrasse du pensionnat de jeunes filles tenu de 1839 à 1879 par les sœurs Gicot. Ce bâtiment, surnommé la Haute Folie, est situé à l’extrémité est de la colline du Crêt-Taconnet. Prenant le frais sous les arbres, les pensionnaires profitent de la vue sur la ville de Neuchâtel et sur le lac. Le port, le Collège latin et le quartier du Faubourg de l’Hôpital sont bien visibles.
La nécessaire extension de la gare marque la disparition de la colline, arasée entre 1877 et 1882. La Haute Folie est détruite en 1879. Les 200’000 m3 de rocher arrachés à la colline sont acheminés jusqu’au lac et forment les remblais sur lesquels se développeront les quartiers du Premier-Mars et des Beaux-Arts.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècle d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 170 (notice 345).