Après la Deuxième Guerre mondiale, l’entreprise chocolatière Suchard, sise à Neuchâtel-Serrières, prend conscience du vieillissement de son appareil de production. Pour répondre à la croissance de la consommation, Suchard se tourne progressivement vers la production en masse durant la deuxième moitié du 20e siècle. L’entreprise réduit sa gamme de produits, limite les nouveautés et augmente sa productivité par une mécanisation toujours plus poussée.
Prise dans un atelier de la fabrique Suchard à Serrières, cette photographie montre la phase d’emballage des tablettes de chocolat. Ces dernières arrivent par un tapis roulant principal avant d’être engagées dans les machines placées perpendiculairement qui les conditionne individuellement. Les tablettes sont ensuite mises en boîtes par les ouvrières à l’arrière-plan et réexpédiées par le tapis roulant qui passe au tout premier plan. Le personnel, en petit nombre, est entièrement féminin.
La mécanisation de la production change considérablement le travail dans les ateliers. En 1900, Suchard produisait annuellement à Serrières 3’000 tonnes de chocolat grâce au travail de 1700 employés. En 1975, elle produit 6’000 tonnes de chocolat avec 750 employés seulement. La pénurie de main-d’œuvre qui sévit vers 1965 explique aussi cette baisse drastique de personnel. Cette importante modernisation, ainsi que la fusion avec les chocolats Tobler en 1979, font de l’entreprise une proie intéressante : elle se fait racheter par Klaus Jacobs en 1982.
Lafontant Valloton, Chantal (textes réunis par), Le monde selon Suchard, Hauterive : G. Attinger, 2009.
Nussbaum, Claire-Aline; Tissot, Laurent (dir. et coord.), Suchard : entreprise familiale de chocolat, 1826-1938 : naissance d’une multinationale suisse, Neuchâtel : Ed. Alphil, 2005.
Fonds photographique Suchard en ligne.