Construit en 1885, le Musée d’art et d’histoire abrite à l’origine, non seulement les collections des Beaux-Arts, mais aussi celles qui relèvent des domaines de l’histoire, de l’archéologie ou de l’ethnographie. Exposées dans un premier temps dans deux salles du Collège latin, ces collections rejoignent le rez-de-chaussé du nouveau musée des Beaux-Arts en janvier 1885, grâce à la persévérance d’Auguste Bachelin qui en devient l’un des conservateurs.
Sept salles accueillent le musée historique et ethnographique. Deux présentent les collections préhistorique, égyptienne et antique. La collection historique, ainsi que les monnaies et médailles, sont installées dans quatre salles et dans le vestibule d’entrée. Une petite salle est consacrée à la collection ethnographique.
Au rez-de-chaussée du Musée d’art et d’histoire, dans la partie est du bâtiment, une salle expose les collections de médailles, l’orfèvrerie, ainsi que les portraits historiques. Les vitrines à deux étages permettent de présenter médailles et petits objets, surmontés d’impressionnantes coupes reçues par la ville. On reconnait notamment, au premier plan, la coupe offerte par Marie de Nemours, et au second plan, la coupe d’Henri II d’Orléans-Longueville. Sur les murs sont alignés les portraits de souverains, les grands tableaux à l’huile côtoyant les gravures plus modestes. On aperçoit notamment, de gauche à droite, Frédéric-Guillaume III, Frédéric-Guillaume IV, Frédéric-Guillaume II, Frédéric II.
En 1898, le conservateur du Musée historique présente, dans la revue du Musée neuchâtelois, les progrès réalisés dans la présentation des objets : « A partir de 1893, un ordre plus méthodique succéda dans le Musée historique au décousu de la première installation. Au début, on le comprend, alors qu’il fallait avant tout garnir les vitrines, afin que le public ne fût pas déçu, on avait été obligé de placer les objets un peu à l’aventure. Dès lors, la réforme s’est opérée; actuellement les collections sont, sauf quelques exceptions, suffisamment groupées, pour qu’on puisse en embrasser l’ensemble d’un coup d’œil. C’est un progrès auquel les amateurs et le public paraissent avoir été sensibles. »
Inspirée d’une muséographie en vogue à cette époque, la présentation des objets répond à une classification par matières (orfèvrerie, médailles, céramique, etc.), puis par ordre chronologique et générique. Dans le but d’offrir le plus grand nombre d’objets à la vue du visiteur, les vitrines sont utilisées au maximum de leur capacité. Il en résulte une impression d’accumulation, bien loin de la muséographie épurée que présentent souvent les musées aujourd’hui.
Godet, Alfred, « Notice sur le Musée historique de Neuchâtel », Musée neuchâtelois, 1989, pp. 149-161.
Lafontant Vallotton, Chantal, Entre le musée et le marché, Heinrich Angst : collectionneur, marchand et premier directeur du Musée national suisse, Bern : Peter Lang, 2007.
Site internet du Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.