Le 9 septembre 1960, l’assemblée générale du parti socialiste, réunie à la Maison du peuple, désigne à l’unanimité comme candidate au Grand Conseil Raymonde Schweizer, directrice de l’Ecole des travaux féminins de La Chaux-de-Fonds, pour succéder à Gaston Schelling, décédé le 18 juillet 1960. Cette élection partielle permet à Raymonde Schweizer de devenir la première députée suisse dans un parlement cantonal. Elle est assermentée le 27 septembre 1960, une année exactement après l’octroi aux femmes du droit de vote et d’éligibilité sur les plans cantonal et communal.
Vêtue d’un tailleur blanc, portant un sac à la main, Raymonde Schweizer se tient au centre de l’hémicycle du Grand Conseil, dans la salle réservée à cet usage au Château de Neuchâtel. Derrière leur banc, ses collègues masculins, debout eux aussi pour ce moment solennel, attendent qu’elle prête le serment usuel.
Une année auparavant, le 27 septembre 1959, les femmes neuchâteloises avaient obtenu le droit de vote et d’éligibilité. Les premières élections communales du 14 et 15 mai 1960 ont vu l’élection de 34 femmes dans les divers conseils généraux. Au niveau cantonal, Raymonde Schweizer est rapidement suivie par d’autres femmes. Quelques mois plus tard, lors des élections cantonales du 6 et 7 mai 1961, 26 candidates se présentent et quatre sont élues, issues des rangs socialistes et popistes. Mais il faut attendre 1992 pour voir une femme entrer au Conseil communal de Neuchâtel et 1997 pour assister à l’élection d’une Conseillère d’Etat.
Jaccard, Christian, Le combat politique pour le droit de vote et d’éligibilité des femmes dans le canton de Neuchâtel, Université de Neuchâtel Institut d’Histoire, 1996.
Feuille d’Avis de Neuchâtel, 27 septembre 1960.