La colline du Crêt se trouvait autrefois le long de la route conduisant à Saint-Blaise, à quelque 400 mètres de la ville de Neuchâtel. Ce petit promontoire rocheux placé au bord du lac constitue, dès le 18e siècle, un lieu de promenade apprécié. En 1752, le banneret Frédéric de Chambrier (1688-1760) fait aplanir le sommet de la colline afin de former une esplanade. La plantation de marronniers, la pose de barrières et de bancs complètent l’aménagement du belvédère. Vers 1821, le prolongement de la Grande Promenade (actuellement Jardin anglais) permet de la relier au Crêt.
Un couple de promeneurs passe au sommet de la colline du Crêt. Sur la droite, des marronniers ombragent l’esplanade et des bancs permettent aux passants de se reposer en profitant de la vue. Au fond s’étend le lac duquel émerge le rocher de la Pierre-à-Mazel. Derrière la barrière qui clôt l’esplanade apparaissent les arbres d’un jardin appartenant à la ville. A gauche s’élève la vaste maison Fauche-Borel, construite en 1802, qui sera transformée en hôtel en 1826. Elle abrite aujourd’hui l’Ecole catholique.
L’environnement du Crêt est profondément changé à la fin du 19e siècle par le remblayage progressif du quartier des Beaux-Arts, puis de la Maladière, qui font perdre à la colline le contact avec le lac. La Ville crée en 1886 au pied de la colline le Jardin Desor. Un petit étang, creusé entre le Crêt et la rive, rappelle que le lac baignait autrefois le promontoire. En 1950, victime de l’urbanisation, le Crêt disparaît complètement: il est arasé pour faire place au Gymnase cantonal.
Thévenaz, Louis, « L’Hôtel Fauche-Borel il y a cent ans », Musée Neuchâtelois, 1927, pp. 81-94.
Schnegg, Alfred, « Le Crêt et le quartier de la Maladière au début du XIXe siècle », Musée Neuchâtelois, 1950, pp. 161-172.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 82 (notice 126).