Au cours du XIXe siècle, la forte poussée démographique en milieu urbain amène à se préoccuper toujours plus d’hygiène. Ceci passe d’abord par un changement de mentalité et par la promotion, dans les foyers, des théories hygiénistes. L’enseignement des écoles ménagères vise à sensibiliser femmes et jeunes filles à l’importance de leur rôle dans la famille et de leur inculquer le « savoir domestique ». Dans ce cadre, l’entretien et le nettoyage consciencieux de l’intérieur de la maison sont des tâches essentielles et quotidiennes qui doivent répondre aux dernières découvertes de la science hygiéniste. L’arrivée de l’aspirateur, au tournant du siècle, va progressivement simplifier le nettoyage des tapis, rideaux et meubles rembourrés.
L’aspirateur cylindrique repose sur une base tronconique qui en assure la stabilité. Le tuyau d’aspiration est fixé à l’embout correspondant, dans la partie inférieure de l’appareil. Comme l’indique la scène illustrée sur la machine, son usage demande la contribution de deux personnes. Pendant que l’une tourne la roue permettant d’actionner la pompe, la seconde déplace l’embout et procède au nettoyage. Deux poignées latérales permettent le transport de l’aspirateur. Provenant d’Allemagne, cet aspirateur a été fabriquée sous la marque ATOM par l’entreprise Mestitz & fils.
Les doctrines hygiénistes de l’époque soulignent le rôle primordial de l’air et du soleil qui détruisent les microbes. Ces derniers se cachent en grand nombre dans la poussière. Aussi les hygiénistes recommandent-ils une constante aération et une chasse à la poussière. L’aspirateur présente à leurs yeux cet énorme avantage sur le balai : il avale poussière et microbes qui restent emprisonnés dans l’appareil, assurant l’hygiène parfaite du foyer et la santé de ses habitants. Si les premiers aspirateurs sont peu maniables, de rapide progrès sont accomplis en ce domaine. A partir des années 1930, ils sont portatifs et électriques, rendant leur usage plus pratique. Mais ils restent encore un luxe que tous les ménages ne peuvent se permettre.
Heller, Geneviève, Propre en ordre, Lausanne : Ed. d’En-Bas, 1979, pp. 162-168.
Objets-passage, catalogue d’exposition, La Chaux-de-Fonds : Musée d’histoire, 2007, pp. 14-16.