En 1825, Bernard Ritter fonde à Neuchâtel une tuilerie qui s’installe au bord du lac, dans le quartier de la Maladière. La livraison par bateau des matières premières, en provenance de Jolimont et des bords de la Broye, s’en trouve facilitée. L’entreprise est reprise, en 1858, sous le nom de Maret-Ritter & Cie par trois associés qui diversifient leur activité en exploitant notamment les carrières de pierre d’Hauterive. En 1871, ils font construire un nouveau four circulaire pour permettre la production mécanique de briques et de tuiles. Ce nouveau bâtiment, de forme ronde, est surmonté d’une haute cheminée caractéristique.
A quelques mètres de la rive, le chantier de la nouvelle briqueterie est déjà bien avancé. La cheminée ainsi que les parois circulaires du bâtiment sont terminés. Les échafaudages en place vont permettre la pose d’un toit conique qui couvrira l’ensemble jusqu’à la base de la cheminée.
Au premier plan, une série de barques sont amarrées devant la rangée des cabanes de pêcheurs. En arrière fond, sur la colline du Saarberg, se distingue la silhouette imposante du pénitencier.
Avec la construction en 1859 de l’usine à gaz et d’un port, une petite zone industrielle se crée dans le quartier de la Maladière où l’on voit se multiplier les hangars et les dépôts.
L’augmentation du prix de la main-d’œuvre pousse la plupart des tuileries et briqueteries à s’installer dans les carrières elles-mêmes, limitant les coûts de transport des matières premières. Avec sa situation décentralisée, la fabrique de la Maladière ne peut résister à la concurrence et périclite au début du XXe siècle. Elle est transformée en entrepôts et en logements, avant sa démolition qui s’échelonne de 1949 à 1951.
Chapuis, Alfred, Le Pays de Neuchâtel, l’industrie, Neuchâtel : Comité directeur du centenaire de la République neuchâteloise, 1948, p. 43.
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, pp. 489.
Piguet, Claire, INSA, Inventaire Suisse d’Architecture 1850-1920, Neuchâtel, Berne : Société d’histoire de l’art en Suisse, 2000, pp. 243-244.