Le XIXe siècle est, pour Le Landeron, un siècle de développement économique et de croissance démographique qui s’inscrivent dans les tendances observées en Suisse. L’implantation du chemin de fer dans la région encourage la présence des industries et inversement. Le chemin de fer est inauguré au Landeron le 7 novembre 1859 : la ville est pendant quelques temps le terminus de la ligne, en raison essentiellement de difficultés financières à poursuivre le tronçon. La convention pour la construction de la gare est ratifiée en 1861 et Le Landeron est intégré dans le réseau Bâle-Lausanne. Le 3 décembre 1860, on inaugure le tronçon Frienisberg-La Neuveville-Bienne qui complète la liaison Genève-Bâle-Zurich.
Cette page d’horaires des « Chemins de Fer Suisse » détaille les horaires et les arrêts de la ligne Genève – Landeron pour le « Service d’été, à dater du 1er juin 1860 ». Ce document imprimé donne quelques informations comme les correspondances de Genève avec la Suisse alémanique et avec la France. On indique la possibilité de voyager en première classe par la location de voitures de luxe, coupés et Break-Salon. L’horaire indique que le trajet de Genève au Landeron durait cinq heures et quarante minutes. Pour poursuivre vers la Suisse allemande, la « jonction entre la gare du Landeron et celle du chemin de fer Central-Suisse à Bienne a lieu en 50 minutes par bateaux à vapeur sur le lac de Bienne. – Bateaux confortables; restaurants à bord ».
Le chemin de fer est un catalyseur du développement économique, industriel et démographique. De cette ébullition ferroviaire naissent plusieurs projets qui n’ont pas aboutis : un funiculaire reliant Le Landeron à Lignières, une voie ferroviaire entre La Neuveville, Lignières et Nods, un tramway allant jusqu’à Neuchâtel ou encore une ligne Fribourg-Morat-Anet via Cerlier. La mention : « L’heure de Berne règle le départ des trains, elle avance de 26 minutes sur celle de Paris » indique que Le Landeron, par l’introduction du chemin de fer, se trouve intégré dans les circuits ferroviaires internationaux de la seconde moitié du XIXe siècle, ce qui augmente son attractivité industrielle et son intérêt résidentiel.
AEN, Travaux Publics 1, 591
Tissot, Laurent, « Le Landeron aux XIXe et XXe siècles : population, économie et communications », in : Le Landeron. Histoires d’une Ville, Hauterive : Editions Gilles Attinger, 2001, pp. 235-249.