Frédéric-Guillaume Ier, appelé le Roi-Sergent, a pour dessein de créer une monarchie militaire. Aussi consacre-t-il son attention à l’armée. Abandonnant toute politique de prestige, il réduit autant que possible la Cour et diminue le nombre de fonctionnaires. Cette réduction des dépenses lui permet de doter la Prusse d’une armée forte qui passe de 40’000 hommes en 1713 à 80’000 en 1740. Etat militaire, la Prusse de Frédéric-Guillaume Ier n’est pas pour autant un état belliqueux. Son fils Frédéric II en fera autrement.
Représenté debout à mi-corps, en grand appareil, Frédéric-Guillaume Ier porte la cuirasse et l’épée, signe de son inclination pour l’armée. Un grand manteau d’hermine couvre ses épaules et marque sa dignité. Sa main gauche sur la hanche, il tient de la droite le sceptre royal. Un tableau en tout point similaire est visible au Musée militaire de Colombier, sans qu’il soit possible de savoir lequel est la copie de l’autre.
La politique pratiquée par Frédéric-Guillaume Ier à l’égard de Neuchâtel est assez conciliante. Plutôt qu’un réel souci pour la principauté de Neuchâtel, cette attitude marque son faible intérêt pour ce territoire lointain. Il cherche avant tout à éviter les tensions à l’intérieur de la principauté et à désamorcer les conflits entre les bourgeoisies de Neuchâtel et de Valangin ou entre le Conseil d’Etat et la Vénérable Classe des pasteurs.
Histoire du Pays de Neuchâtel, tome II, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1991, pp. 93.