En 1769, trois riches Neuchâtelois, Abram Pury, Frédéric de Pierre et Pierre-Alexandre DuPeyrou, financent la construction d’un bâtiment dédié à la musique. Sous le nom de Maison du Concert, le lieu accueille des spectacles musicaux qui rencontrent un grand succès auprès de la société bourgeoise. Dix ans après sa fondation, la Maison du Concert s’ouvre aux productions théâtrales qui prennent peu à peu le dessus sur la musique. Dès 1801, le bâtiment prend le nom de Théâtre.
Depuis la place Numa-Droz, la vue embrasse le Théâtre, l’Hôtel de Ville et la rue du même nom. Sur la droite, un tram monte en direction de la gare, tandis qu’on aperçoit le coin du magasin « Le Grand Bazar ». Derrière le Théâtre se dresse la façade de l’immeuble construit à l’angle de la rue Saint-Maurice et de la rue du Concert. Le bas de la carte postale est réservé à quelques vers satiriques dénonçant le caractère peu culturel des diverses boutiques établies au rez-de-chaussée.
Le bâtiment n’étant à l’origine pas prévu pour le théâtre, il subit de nombreuses transformations au cours des 18e et 19e siècles. La petite scène aménagée à l’intérieur ne se prête pas aux grandes réalisations théâtrales et les Neuchâtelois réclament une véritable salle de spectacle dès la fin du 19e siècle. Ceci explique les vers satiriques dénonçant l’architecture médiocre et sans lustre de l’édifice, qui le rapproche plus d’un hôtel que d’un théâtre. Les Neuchâtelois prendront leur mal en patience : ce n’est qu’en 2000 qu’est inauguré le nouveau Théâtre du Passage.
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, pp. 134-135.
Tissot, Yvonne (dir), Ramseyer, Jacques (coll), En scène! La vie théâtrale en pays neuchâtelois, Cahiers de l’Institut neuchâtelois, Hauterive : Editions Attinger 2010.