Le bâtiment qui abritait l’ancien hôtel de Ville de Neuchâtel, construit à cheval sur le Seyon, est désaffecté en 1790 avant d’être détruit en 1860. Ses salles étaient décorées de panneaux peints et de tableaux, mais il ne reste rien aujourd’hui de ces ornementations, à l’exception d’un tableau représentant les armes de la ville de Neuchâtel, qui constituait probablement un dessus de porte.
Ce tableau présente l’écu de Neuchâtel, soutenu par deux lions d’or se faisant face. Le premier arbore sur l’épaule droite une bannière portant les chevrons de Neuchâtel, tout en tenant dans sa patte gauche un globe d’argent cerclé d’or. Le deuxième lion tient à la main une épée d’argent à poignée d’or. Au centre se trouve l’écu contenant les armes de Neuchâtel : une aigle de sable (noir, selon la terminologie héraldique) portant en cœur un écusson chevronné.
L’aigle figure sur les armoiries de la ville de Neuchâtel dès le milieu du 14e siècle. Si elle supporte parfois librement l’écusson chevronné des comtes de Neuchâtel, elle devient définitivement partie intégrante de l’écu dès le début du 17e siècle. La révolution de 1848 ouvre une période de flou sur ces armoiries dont les chevrons rappellent trop l’ancien régime. Malgré la nouvelle loi sur les communes de 1888, il faut attendre 1955 pour que les armes de la ville soient officiellement arrêtées : « d’or à l’aigle de sable, becquée, lampassée, membrée et armée de gueules, portant en cœur un écusson d’or au pal de gueules chargé de trois chevrons d’argent ».
Haldimann, Jean-Auguste, Les communes neuchâteloises et leurs armoiries, Chapelle-sur-Moudon : Ed. Ketty & Alexandre, 1991, pp. 53-55.
Procès-verbal des séances du Conseil général, lundi 1er octobre 1990, interpellation de M. Mario Castioni concernant le bon usage des couleurs et armoiries, pp. 2673-2681.