Jusqu’au début du 19e siècle, la construction et la gestion de bains chauds ou froids sont laissées à l’initiative des particuliers. Les autorités se bornent à délivrer une autorisation. Les informations relatives aux bains antérieures à cette période sont rares. On ne connaît que quelques cas aux 17e et 18e siècles. En août 1799, Jonas-Pierre Warnod obtient une concession d’une durée de 50 ans pour installer des bains à côté des buanderies du Faubourg du Lac. L’établissement offre, à l’intérieur, des baignoires ainsi qu’une terrasse pour accéder commodément au lac.
Erigée à l’est de l’ancien port, la maison de bains Warnod occupait un emplacement situé actuellement à proximité du monument de la République. L’artiste s’est placé de manière à embrasser les façades ouest et sud de l’établissement qui possédait deux entrées. Le rez-de-chaussée donne accès aux cabines de bains chauds qui disposent de baignoires en bois ou en métal. Un corridor débouche sur la terrasse. L’accès au lac se fait par une échelle. Des logements sont situés à l’étage, alors que le toit (sur lequel figure l’inscription « bains ») abrite un petit séchoir couvert. Sur la droite du bâtiment se dessine la Grande Promenade de laquelle émergent les peupliers de la Rotonde.
Les bains Warnod connaissent de nombreuses difficultés financières. La concession arrivée à échéance en 1850 n’est pas renouvelée. Les bâtiments sont démolis l’année suivante. Mais les bains chauds trouvent tout de même leur utilité à une époque où les nouvelles théories médicales font progresser l’hygiène dans les mentalités. Malgré l’apparition des premières salles de bains en appartements au début du 20e siècle et la constante amélioration des installations sanitaires au fil du temps, des bains chauds subsistent à Neuchâtel jusque dans les années 1960.
« Neuchâtel et ses établissements de bains. Des baignades d’hier au ski nautique d’aujourd’hui », Nouvelle Revue neuchâteloise, no 98, 2008.
Favre, Louis, « Les Bains Warnod », Musée Neuchâtelois, 1898, pp. 170-172.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècle d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 254 (notice 570).