Dans la deuxième moitié du 17e siècle, une source ferrugineuse est découverte à proximité de La Brévine, au lieu-dit La Bonne-Fontaine. Les vertus curatives de cette eau y attirent un grand nombre de personnes venant de Neuchâtel, de Suisse et même de France voisine. La Bonne Fontaine devient au 18e et au 19e siècles un lieu de cure réputé et très fréquenté pendant la saison des eaux (de juin à octobre). Des bouteilles d’eau de la Bonne-Fontaine sont exportées pour les malades ne pouvant se déplacer jusqu’à La Brévine. L’affluence décline dans la deuxième moitié du XIXe siècle, face à la concurrence de stations au climat moins rude.
Edifié à l’emplacement d’une précédente construction, le bâtiment de la Bonne-Fontaine est achevé en septembre 1845. De dimensions modestes (21 mètres de largeur sur 8,5 mètres de profondeur), le bâtiment, coiffé de larges toits en pavillons, comporte un corps central flanqué de deux ailes. Sur la droite s’amorce le chemin qui permet d’y accéder depuis le village, distant de quelques centaines de mètres.
Malgré un climat rude, la jeune communauté de la Brévine (érigée en mairie en 1624) parvient à développer une activité économique relativement importante dans le courant des 17e et 18e siècles. L’industrie horlogère, la fabrication de la dentelle et l’exploitation de la tourbe donnent à la Brévine un essor démographique et une relative aisance. Les cures d’eau, quoique plus marginales économiquement, participent à la renommée de la région. La Bonne Fontaine cesse définitivement de couler en 1940, victime accidentelle de travaux de drainage effectués dans la vallée.
Callet-Molin, Vincent, La Brévine un espace dans le temps, Hauterive : G. Attinger, 2004.
Montandon, Léon ; Berthoud, Gabrielle, « Pages d’histoire sur la Brévine », Musée neuchâtelois, 1950, p. 8-25, 41-63.
Huguenin, David-Guillaume, Lettres d’un buveur d’eau, [Le Locle] : Ed. Oderbolz, 1937.