Dès la deuxième moitié du 19e siècle, plusieurs petits cirques ambulants, le plus souvent sans chapiteau, font halte dans les villes et les villages neuchâtelois. S’installant sur les places, ils présentent à la population friande de ce genre d’animations leurs numéros d’acrobates, de trapézistes, de danseurs de cordes, de jongleurs, de magiciens ou de dresseurs d’animaux. Dès 1867, l’Express mentionne la venue de la famille Knie sur la place du Gymnase ou la place du Port.
Délimité au sud par l’avenue du Premier Mars et l’Hôtel des Postes, et à l’ouest par le Café des Alpes, la place Alexis-Marie-Piaget réunit une foule de gens faisant cercle autour des saltimbanques du cirque Knie. Outre une petite scène placée au centre, les artistes ont installé un câble tendu entre le faîte du toit de la brasserie et deux perches dressées en croix. De part et d’autre, des hommes tiennent les cordes de support empêchant une trop grand oscillation du câble. Une longue perche dans ses mains, un équilibriste effectue la traversée.
D’origine autrichienne, la famille Knie voyage aussi dans les pays limitrophes. Dans l’arène formée par les spectateurs, ils se produisent dans des numéros alternant acrobaties, danses et humour. L’attraction principale qui a fait la réputation des Knie est constituée par le numéro de corde raide, effectué par Frédéric, Charles et Eugène Knie. La fixation du câble demande une place assez vaste et un bâtiment à proximité immédiate. La place Alexis-Marie-Piaget répond à ces différents besoins mieux que d’autres places de la ville. Ce n’est qu’en 1919 que le cirque s’installe sous un chapiteau. Le besoin accrus d’espace qui en résulte explique son déménagement sur la place du port voisine où se déroulent aujourd’hui encore les spectacles du cirque Knie.
Häsler, Alfred A., Knie, Histoire d’une dynastie de cirque, Berne : Ed. Rencontre, 1968.
Feuille d’Avis de Neuchâtel, 6 septembre 1909.