La route qui reliait autrefois Neuchâtel à Valangin passait par Pierre-à-Bot. Le Conseil d’Etat envisage dès 1828 de créer une nouvelle voie plus directe par les gorges du Seyon en lieu et place du chemin escarpé existant. Faute de moyens suffisants, le projet n’est finalement pas réalisé. Le gouvernement républicain le relance après 1848 et la nouvelle route est ouverte à la circulation au printemps 1854.
Placé sur la rive droite du Seyon au-dessous du Chanet, Jean-Henri Baumann peint sur cette aquarelle la sortie des gorges du Seyon, mettant en évidence ses falaises du côté est, au pied desquelles coule la rivière. Au centre de la composition figurent le Château et la Collégiale de Neuchâtel, avant que cette dernière ne se voie ajouter une seconde tour lors de sa restauration en 1869. A leur gauche émerge la tour des Chavannes. En arrière-plan, le lac et les Alpes (Eiger, Mönch et Jungfrau) sont indissociables de l’image de la ville. Au fond de la gorge on aperçoit l’entrée nord du tunnel du Seyon percé en 1844 pour détourner la rivière du centre ville. Au premier plan, un chasseur et un groupe de naturalistes animent la scène.
Le premier plan montre une leçon d’histoire naturelle, probable hommage à Louis Agassiz, professeur au gymnase puis à l’Académie de Neuchâtel de 1832 à 1846. Ayant déposé sa canne et son marteau de géologue à ses côtés, le maître présente et explique à ses élèves une pierre trouvée sur les lieux. Agassiz est en effet réputé pour ses travaux dans le domaine de la géologie, et plus spécialement pour ses recherches en glaciologie qui lui valent une réputation internationale.
Courvoisier, Jean, Neuchâtel : aquarelles du 19e siècle, Neuchâtel : Ed. Ides et Calendes, 1976, pp. 32-33.
Courvoisier, Jean, « Les routes neuchâteloises au XIXe siècle avant le chemin de fer », Musée neuchâtelois, 1957, p. 101.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin : Ed. de la Chatière, 2005, p. 227 (notice 508).