Charles-Emile Perret (1887-1949), qui supervisa les aspects scientifiques de la réalisation, des « Mystères de la ruche », était docteur ès sciences, professeur au Gymnase de La Chaux-de-Fonds et apiculteur.
Les prises de vues furent confiées à Etienne Adler, à qui l’on doit quelques films de commande réalisés à La Chaux-de-Fonds durant la première moitié du 20e siècle ; Adler quitta le canton de Neuchâtel au moment où le cinéma sonore s’imposait.
L’intérêt de ce film tient non seulement à son contenu mais également au travail technique qui fut mis en œuvre afin de le sauvegarder. Conservé par la famille du Dr Perret, le film original est parvenu au DAV sous la forme de multiples fragments en 35 mm en voie de décomposition. Ils furent sauvegardés en 35 mm par Jean-Blaise Junod en 1985-1986. En 1992, ce matériau fit l’objet d’un travail de restitution réalisé en vidéo.
Film didactique présentant la vie des abeilles dans la ruche et les activités de l’apiculteur, à l’aide de prises de vues réelles, de schémas et de séquences en animation.
La première partie montre le rucher en hiver, la conception et le développement des abeilles ainsi que le butinage au printemps. Les deux parties suivantes détaillent l’activité de l’apiculteur, notamment la préparation de la ruche en vue de l’accueil d’un essaim. Tous les soins présentés aboutissent à la récolte du miel et à la mise en valeur de l’apiculture comme activité annexe du paysan.
La plupart des scènes ont été tournées dans le rucher de Charles-Emile Perret, à La Chaux-du-Milieu ou aux Geneveys-sur-Coffrane.
Le potentiel éducatif du medium cinématographique a été mis en avant dès les débuts du cinéma. Alors que le cinéma de fiction suscitait fréquemment méfiance ou mépris, le film documentaire fut vite perçu comme le « bon » cinéma. « Les mystères de la ruche » représente un bel exemple de film à visée éducative, dont « L’Impartial » du 4 février 1931 fournit un compte-rendu enthousiaste: «Qu’un Chaux-de-Fonnier ait songé à prendre un film documentaire sur la vie des abeilles… qui cela surprendrait-il ? Les abeilles et la ruche sont dans nos armoiries, dans le blason d’une cité qui s’est toujours flattée de rassembler et l’activité et l’esprit d’organisation des butineuses chantées par Maeterlinck… Il valait la peine de mettre en valeur les curieux côtés de la vie du rucher. »
Joseph, Aude, Neuchâtel, un canton en images : Filmographie tome 1 (1900 – 1950), Hauterive, Gilles Attinger, 2008, pp.112-113.
Junod, Jean-Blaise, « Conservation et restauration des films », Musée neuchâtelois, 1995, pp. 165-177; Neeser, 1995, p. 245.
Bibliothèque de la Ville de la Chaux-de-Fonds, Filmographie neuchâteloise en ligne.