Au cours de la dernière décennie du 19e siècle, de nombreuses initiatives publiques et privées permettent le développement des transports publics en ville de Neuchâtel. En 1890, une société obtient la concession de la ligne Neuchâtel – Saint-Blaise. Conçu par l’ingénieur Henri Ladame deux ans plus tard, la ligne prévoit l’utilisation d’un tramway à gaz sur un trajet de 4,7 km. L’usine à gaz, qui se trouve à proximité du tracé du tram, influence ce choix technique. Mais les essais réalisés se révèlent largement insatisfaisants : la puissance développée par les moteurs est trop faible et la consommation de gaz bien au-delà de ce qui était prévu. La société se rabat sur la traction hippomobile, en fonction dès le 22 décembre 1894.
Deux tramways, l’un derrière l’autre, avancent sur l’avenue du Premier-Mars. Les rails sont bien visibles au sol. Sur la droite, le collège de la Promenade présente sa façade nord. A gauche, les arbres du Jardin anglais projettent leur ombre sur la route.
La traction hippomobile est fort coûteuse pour la société qui exploite la ligne. Le cheval demande beaucoup de soins et donc de ressources humaines. Aussi une alternative est-elle rapidement recherchée. L’électrification de la ligne est envisagé, mais se heurte dans un premier temps à un certain nombre de craintes : difficultés techniques, réticences esthétiques face au fil aérien. En 1897, le pas est franchi : le 16 mai, le nouveau tramway électrique de la ligne Neuchâtel – Saint-Blaise est officiellement inauguré.
Huguenin, Régis, L’émergence des transports publics en ville de Neuchâtel, urbanisation et mobilité (1890-1922), Neuchâtel : Ed. Alphil, 2007, p. 47.
Jacobi, Sébastien, Neuchâtel en tram, Neuchâtel, 1989.