L’entrée des alliés à Paris le 31 mars 1814 provoque l’abdication de Napoléon. Le 30 mai 1814, lors du Traité de Paris, la paix est signée entre les puissances alliées et le nouveau roi de France Louis XVIII. A Neuchâtel, le prince Berthier abdique lui aussi et la principauté retourne au roi de Prusse. Dans le même temps, Neuchâtel étudie la possibilité de s’intégrer à la Confédération, tout en restant une Principauté du roi de Prusse. La Diète fédérale accepte que Neuchâtel devienne un canton suisse à condition qu’il soit un état souverain. Le Conseil d’Etat neuchâtelois, avec l’accord de Frédéric-Guillaume III, négocie lui-même son entrée dans la Confédération. Le 12 septembre 1814, Neuchâtel devient le vingt-et-unième canton suisse.
Publiée en 1815, cette estampe présente les armoiries des 22 cantons qui forment désormais la Confédération helvétique. Neuchâtel y est encore représenté par ses armoiries anciennes, les chevrons, qui seront remplacés par le drapeau tricolore actuel après la révolution de 1848. Disposés autour de ce grand sceau, les huissiers de chaque canton sont revêtus de leur livrée (manteau et chapeau) aux couleurs officielles.
La position de Neuchâtel, à la fois canton suisse et principauté sous la souveraineté du roi de Prusse, était difficilement tenable à long terme. Une méfiance réciproque s’installe entre le Conseil d’Etat neuchâtelois très conservateur et la Suisse dont bon nombre de cantons ont un gouvernement radical. La révolution de 1848, en instaurant la République et en se séparant de son souverain, aboutit à une simplification de ses rapports avec la Confédération. Frédéric-Guillaume IV ne renonce pourtant pas immédiatement à ses droits sur Neuchâtel. Il faudra attendre 1856 et le coup de force manqué des royalistes, pour que le roi renonce définitivement à sa principauté.
Jelmini, Jean-Pierre, 1814, et Neuchâtel devient suisse, Neuchâtel : Chancellerie d’Etat, 1989.
Histoire du Pays de Neuchâtel, tome II, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1991, pp. 131-137.