Vers 1866, la communauté villageoise de Chézard-Saint-Martin offre à ses habitants un petit édifice pour faire la lessive à l’abri des intempéries. Afin d’éviter les querelles, elle réalise deux chambres, une par village. Symboliquement ce bâtiment est placé sur la limite entre Chézard (à l’ouest) et Saint-Martin (à l’est). C’est le seul vestige d’une délimitation entre les deux villages. Autonomes jusqu’au 16e siècle, ceux-ci concluent des accords : gestion des forêts et pâturages (1531), des chemins (1629) ou entretien des fontaines (1782).
Sous un toit en demi-croupe, recouvert de tuiles plates, le bâtiment s’ouvre par deux portes rectangulaires sur les deux anciennes chambres à lessive. De part et d’autre de la façade principale, deux coupe-vent protègent l’édifice, ainsi qu’un avant-toit lambrissé. L’éclairage naturel est fourni par deux fenêtres latérales. A l’intérieur, le sol est couvert de dalles nacrées (Callovien supérieur).
Les buanderies communales deviendront obsolètes à l’arrivée de l’eau sur les éviers dans chaque maison, soit dès le début du 20e siècle. Longtemps resté désaffecté, le bâtiment a récemment retrouvé une nouvelle vie. Depuis décembre 2012, l’animation de ce lieu est confié à une association devenue propriétaire avant que Chézard-Saint-Martin n’entre dans la commune Val-de-Ruz, au 1er janvier 2013.
Maurice Evard, Chézard-Saint-Martin, chronique d’une communauté villageoise, La Chatière, 1998.
La Lessiverie de Chézard-Saint-Martin