A partir de la seconde moitié du 12e siècle, la famille dite « de Neuchâtel » règne sur la région. Rodolphe, seigneur de Neuchâtel et d’Arconciel et son frère Manegold en sont les premiers représentants connus. Le petit-fils de Rodolphe, portant le même prénom que son grand-père, porte le titre de comte de Neuchâtel. A côté de sa fonction politique, Rodolphe nous est aussi connu comme poète.
Le portrait de Rodolphe nous est parvenu grâce à son œuvre poétique. Dans le codex manesse (anthologie de la poésie allemande datant du début du 14e siècle et recensant 140 auteurs), Rodolphe est représenté sur une pleine page, assis devant un rosier. Il tient dans sa main gauche un parchemin déroulé et compte de l’autre main les syllabes des poèmes qu’il compose. Derrière lui se trouve la première représentation attestée des armoiries en couleurs de la maison Fenis-Neuchâtel.
Les sources historiques ou littéraires faisant mention de Rodolphe de Neuchâtel sont peu nombreuses. Parmi celles-ci, quelques unes font référence non pas à l’homme politique, mais au poète. Cette activité poétique n’est pas à l’époque un simple divertissement, mais constitue une activité aristocratique qui lui a peut-être permis d’être accrédité à la cour impériale. Ses poèmes sont la transposition en langue allemande de la poésie occitane et française. Rodolphe constitue à ce titre un passeur entre les espaces culturels roman et germanique.
Rodolphe, comte de Neuchâtel et poète, Neuchâtel : Editions Alphil & Musée d’art et d’histoire, 2006.
Site internet de la Ruprecht-Karls-Universitat Heidelberg.