En septembre 1842, au passage du roi et de la reine de Prusse, Frédéric-Guillaume IV et Elisabeth-Louise, en visite officielle, les indienneurs neuchâtelois (Cortaillod, Boudry, Les Isles et Grandchamp) offrent deux toiles en cadeau à leurs souverains. La première, présentée ici, est réalisée par Bovet et Cie, de Boudry. La seconde, fabriquée à Cortaillod, est formée de trois médaillons représentant le chiffre du roi et de la reine ; un trophée de commerce et d’industrie ; ainsi qu’un rocher surmonté de l’aigle de Prusse avec la date de 1842.
Sur cette toile, deux images représentant le château de Valangin et le Saut du Doubs dans les camaïeux bruns. Elles sont disposés entre de gros bouquets de fleurs roses et rouges et d’un feuillage vert. Les paysages s’incrivent dans un format 34 x 27 cm ; les bouquets mesurent 70 cm de hauteur sur une largeur maximale de 51 cm. La représentation du château de Valangin s’inspire d’une toile de Guillaume de Merveilleux (1803-1853).
Les deux tissus imprimés ont été présentés au couple royal lors de leur visite dans le canton, le 25 septembre. Ils représentent donc un souvenir de leur passage.
Le but des indienneurs est de se rappeler au bon souvenir de Sa Majesté car, malgré un soutien de la Prusse et des conditions avantageuses au sein l’Union douanière allemande, l’écoulement des toiles connait de grandes difficultés à cette époque). Par la suite, grâce à ce « coup médiatique », les industriels neuchâtelois ont imprimé un métrage important de cette pièce, ce qui fait qu’elle n’est pas rare. La seconde toile, plus orientée politiquement, n’a pas connu le même succès.
Evard, Maurice, Odyssée aux confins de l’indiennage, Editions de la Chatière, Chézard-Saint-Martin, 2013.
Relation du séjour de LL.MM. le roi et la reine de Prusse dans leur Principauté de Neuchâtel et Valangin, Imprimerie Attinger, Neuchâtel, 1842.