En 1909, Charles Petremand donne au Musée d’art et d’histoire une sculpture repésentant un casque avec cimier en pierre polychrome. Cet objet semble avoir été découvert en 1845 dans le sous-sol d’un ancien immeuble sis à la rue des Moulin no 15, au moment de sa démolition et de la reconstruction d’une nouvelle bâtisse. Cette petite statue présente quelques analogies stylistiques avec le cénotaphe de la Collégiale.
Cette sculpture en ronde-bosse est exécutée en une seule pièce, dans un bloc de grès molassique. Il a été légèrement évidé sur le dessous et retaillé à l’arrière, vraisemblablement pour l’ajuster sur un ensemble monumental. Le casque est coiffé d’une couronne dorée garnie de cabochons colorés. Le tout est surmonté d’un buste de jeune femme, le visage bien dégagé, la chevelure retenue par un mince bandeau. Si la première polychromie date du milieu du 14e siècle, des sondages stratigraphiques ont mis en évidence cinq étapes de repeints datant des 19e et 20e siècles. Depuis sa restauration en 2001, la sculpture présente sur sa partie gauche la polychromie originelle et sur sa partie droite les repeints modernes.
Malgré les études fouillées effectuées depuis 2001, le mystère de cette sculpture n’est pas encore totalement éclairci. Faisait-il partie du cénotaphe de la Collégiale, ou d’un autre monument funéraire aujourd’hui disparu ? Comment cet objet s’est-il retrouvé au pied de la colline du château ? Plusieurs hypothèses ont été émises. Cet objet a peut-être été recueilli par la famille Hory au moment de la Réforme et des troubles qui s’ensuivirent. La famille Hory habitait en effet la maison de la rue des Moulins et entretenait des liens étroits avec la comtesse Jeanne de Hochberg. Le camouflage du cénotaphe en 1678 et sa restauration entre 1837 et 1840 pourraient aussi expliquer la disparition de ce cimier.
Wavre, William, « Petite chronique – Neuchâtel », Musée neuchâtelois, 1909, p. 144.
Dossier de restauration, Musée d’art et d’histoire de Neuchâtel.