L’essor de l’horlogerie dans les Montagnes neuchâteloises au début du 18e siècle s’accompagne d’une forte croissance démographique. La consommation de bois augmente en proportion, provoquant dès 1750 une situation de pénurie et une hausse massive de son prix. L’utilisation de la tourbe comme combustible constitue rapidement une alternative bon marché. Son exploitation se développe principalement dans les vallées de La Brévine et des Ponts et connaît une progression rapide au 19e siècle. Les Ponts-de-Martel et La Sagne exportent leur tourbe dans toute la région.
Le film présente les étapes de l’exploitation manuelle et mécanique de la tourbe. L’extrait choisi montre la façon dont sont préparées les briques de tourbes. Elles sont extraites du terrain, puis étalées sur le sol pour les faire sécher au soleil. Une fois ces briquettes superficiellement sèches, des ouvriers les dressent deux à deux ou trois à trois sur leur section en les appuyant l’une contre l’autre, à la manière d’un château de carte, formant ainsi des petites pyramides appelées « châtelets ». L’étape suivante est la construction de la « maille », sorte de meule pouvant atteindre deux mètres de haut et servant à protéger le mieux possible la tourbe des précipitations en l’isolant du sol.
L’exploitation de la tourbe devient une ressource économique importante pour les régions concernées. La forte demande en tourbe provoque une hausse des prix et les tourbières, autrefois sans valeur, deviennent des terrains forts prisés au milieu du 19e siècle. La mécanisation de la production, grâce aux « malaxeuses », permet l’intensification de l’exploitation. L’industrie de la tourbe connaît encore un essor important lors de la Seconde Guerre mondiale afin de remplacer les autres sources d’énergie dont l’importation est rendue difficile par le conflit en cours.
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