L’attention accordée à l’enseignement, ainsi que la forte croissance démographique, incitent la Ville à construire plusieurs écoles, tant au centre qu’en périphérie : l’école des Filles aux Terreaux (1853), les écoles de Serrières (1860) et de Chaumont (1876), la nouvelle Académie (1886). Le collège des Garçons ou collège de la Promenade est réalisé entre 1866 et 1868 sur les nouveaux terrains récemment gagnés sur le lac à l’est de la ville, en face de la Grande Promenade, qui va donner son nom à l’école.
La nouvelle école est construite par l’entreprise Ramseyer selon les plans de Louis-Daniel Perrier (1818-1903). Le bâtiment principal, qui sera orné en 1871 d’un fronton sculpté par Charles-François Iguel (1827-1897), est vaste et doté d’une cour intérieure couverte d’une verrière. De part et d’autre, deux pavillons de plus petites dimensions sont reliés au bâtiment central par deux passages couverts. Des promeneurs passent sur la rue du Premier Mars, alors qu’on distingue, à gauche, le rivage et le lac. Le premier plan est plus énigmatique : les fondations d’un bâtiments sont représentées en bordure de la Grande Promenade, réaménagée deux ans plus tôt en Jardin Anglais. Aucun édifice n’ayant jamais été construit à cet endroit, on peut supposer que l’artiste a peut-être voulu signifier, de cette façon, le dynamisme architectural de la ville à cette époque.
Faisant appel à des architectes neuchâtelois renommés, n’hésitant pas à construire de vastes bâtiments et à y consacrer des sommes importantes, les autorités de la Ville de Neuchâtel investissent dans l’enseignement pour soutenir la réputation de ville de séjour et d’études qui attire de nombreux étudiants étrangers à Neuchâtel. L’impressionnant collège de la Promenade participe à cette politique qui vise autant l’instruction que le prestige.
Piguet, Claire, Inventaire Suisse d’Architecture, 1850-1920, Neuchâtel, Berne : Société d’Histoire de l’Art en Suisse, 2000, pp. 157-158.
Allanfranchini, Patrice, Neuchâtel 1642-1942, Trois siècles d’iconographie, Chézard-Saint-Martin: Editions de la Châtière, 2005, p. 306 (notice 739).