Frédéric-Guillaume III accède au trône en 1797 après la mort de son père, Frédéric-Guillaume II, qui lui laisse un royaume prospère et en paix. Il voit cependant les relations franco-prussiennes se détériorer en raison de la question du Hanovre, occupé par la France mais convoité par la Prusse. En 1806 Napoléon abandonne au monarque prussien le Hanovre en échange de quelques territoires, dont la Principauté de Neuchâtel. La reprise des hostilités entre Napoléon et Frédéric-Guillaume III débouche sur la défaite écrasante de la Prusse. La chute de Napoléon permet en 1815 à celle-ci de se relever et d’agrandir son territoire par l’acquisition d’une partie des pays rhénans.
Ce portrait de grandes dimensions représente le roi debout, en tenue militaire : un uniforme bleu à parements rouges sur une culotte blanche. Il est chaussé de bottes noires. Il porte sur la poitrine la plaque de l’Aigle noir et un grand cordon orange en écharpe. Il tient dans sa main droite une canne, alors que la gauche est appuyée sur sa hanche. Son tricorne et un gant sont posés sur un rocher à sa droite.
A l’arrière-plan, deux hussards à cheval, ainsi qu’un officier supérieur escorté de deux cavaliers évoluent dans une forêt. Une fumée à l’horizon évoque une bataille.
Ce portrait, réalisé par Weitsch, peintre du roi, a été envoyé de Berlin vers Neuchâtel où il arrive en octobre 1799. Il a probablement décoré jusqu’en 1848 une des salles du château de Neuchâtel.
Les relations entre les Neuchâtelois et leur souverain se compliquent quelques années après son avènement. En 1806, Frédéric-Guillaume III cède la principauté de Neuchâtel à Napoléon, au mépris du principe d’inaliénabilité figurant pourtant dans les Articles généraux promulgués en 1707. Les Neuchâtelois le lui pardonneront difficilement Lors de sa restauration en 1814, Frédéric-Guillaume III laisse Neuchâtel accéder au rang de 21e canton suisse pour des motifs à la fois stratégiques et politiques. Il est le premier souverain prussien à se rendre dans la principauté de Neuchâtel, où il effectue une visite de pure forme en juillet 1814.
Histoire du Pays de Neuchâtel, tome II, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1991, p.96.
Crettaz-Stürzel, Elisabeth, Lafontant Vallotton, Chantal, Sa majesté en Suisse : Neuchâtel et ses princes prussien, Neuchâtel : Alphil, 2013.