Retourné mi-mai 1754 à Genève, Rousseau réintègre l’Eglise réformée et recouvre le 1er août ses droits de bourgeoisie perdus en abjurant le protestantisme en avril 1728 à Turin. C’est pendant ce séjour que cette petite peinture est exécutée par Robert Gardelle qui s’est spécialisé dans le portrait, « travaille rapidement et, en conséquence, ne facture pas trop cher ses œuvres, s’attirant ainsi une large clientèle » (Wikipedia, [en ligne], Robert Gardelle, URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Robert_Gardelle (27.04.2022)). Une autre huile sur toile analogue, mais où le sujet porte une plus grande perruque, est attribuée au même artiste.
« Le citoyen de Genève est représenté jusqu’à la ceinture, de trois quarts regardant à droite, la figure presque de face, la tête couverte de sa perruque » (Girardin, 1911, p.211). Il porte un habit brun à la française sur un gilet et une chemise à jabot froncé. Le tableautin n’est pas sans faire penser à son portrait en secrétaire de l’ambassadeur de France à Venise, le comte de Montaigu.
Longtemps disparue mais connue par une rare gravure de Salvador Carmona (1734-1820), cette image de Rousseau dans la quarantaine n’a été retrouvée qu’en 1998 en mains privées. Il se pourrait que le bas en ait été coupé car la veste ne compte que cinq boutons au lieu des sept visibles sur la gravure de Salvador.
Girardin, Fernand de. 1910. Iconographie des œuvres de Jean-Jacques Rousseau, pour faire suite… Paris : Librairie centrale d’art et d’architecture : n° 175bis.
Matthey, François. 1998. Une petite huile inédite. Nouvelle Revue Neuchâteloise (Neuchâtel) N°60 (hiver) : 10-11.
—- 1999a. Ils ont vu Jean-Jacques Rousseau. Les Cahiers des Musées de Môtiers (Val-de-Travers) (Môtiers) n°21 : 2-3.
—- 1999b. Le portrait de Jean-Jacques Rousseau par Robert Gardelle. BAJJR N°52 : 11-16.
Schlup, Michel, éd. 2012. Via Rousseau : Genève – Île [de] Saint-Pierre. Neuchâtel : Association Jean-Jacques Rousseau : 124-125.