Maître Guillaume est vénéré comme saint après sa mort. Chanoine de Neuchâtel, il a probablement suivi une formation théologique ou juridique, comme le laisse supposer son titre de magister. Selon sa légende rédigée vers 1300, il est le précepteur des fils du comte Rodolphe de Neuchâtel et occupe la charge de chapelain et de conseiller du comte. Sa renommée de sainteté grandit rapidement après sa mort survenue en 1232 et ses miracles sont mis par écrit. En 1287, un autel Saint-Guillaume est consacré à la Collégiale. Son culte s’étend à toute la région et au-delà, et perdure jusqu’à la Réforme. Il a été supprimé par Rome en 1853.
Peint sur un fond d’or qui rappelle la tradition byzantine, saint Guillaume est vêtu de l’habit des chanoines. Il porte les vêtements ecclésiastiques usuels : la soutane, le surplis, l’étole et le camail. Il a dans une main un livre, qui peut symboliser sa dévotion (bréviaire) ou sa science. L’autre main tient une palme qui est ici l’emblème de sa foi et de sa charité. Placé aux pieds du saint, un cartouche en volute contient cette inscription : Sanctus Wilhermus de Anglia, praepositus Novi Castri (saint Guillaume d’Angleterre, prévôt de Neuchâtel). Cette origine anglaise figure dans sa légende, mais par la prévôté.
Malgré le fait qu’il ait été vénéré dans tout le pays, les représentations de Guillaume sont fort rares. Un inventaire des meubles du château datant de 1529 recense un « vieux tableau de Saint Guillaume », mais ce dernier a disparu, sans doute au moment de la Réforme. Albert de Meuron, pour peindre ce portrait en 1859, a donc cherché ses sources plus loin. Il s’est en effet inspiré des relevés effectués par Laurent-Justin Ritz des fresques se trouvant dans la chapelle de Tourbillon, à Sion. Peintes selon les souhaits de Guillaume VI de Rarogne, évêque de Sion entre 1437 et 1451, ces fresques ont suscité l’intérêt de l’historien neuchâtelois Georges Matile en 1841.
« Saint Guillaume de Neuchâtel », Revue historique neuchâteloise, 2009.
Tribolet, Maurice, « Saint Guillaume », in : Biographies neuchâteloises, tome I, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1996, pp. 251-253.
Piaget, Arthur, « Saint Guillaume, patron de Neuchâtel », Revue d’histoire suisse, 1933, p. 483-512.
« Un portrait de saint Guillaume », Musée neuchâtelois, 1934, p. 107.
Elsig, Patrick, Le château de Tourbillon, Sion : Association Sedunum nostrum, 1997.