Plusieurs familles neuchâteloises, dont les membres sont souvent alliés aux indienneurs, recouvrent leur mobilier de tissus imprimés. Ce siège provient de La Borcarderie, situé au nord de Valangin, qui fut un centre d’indiennage de 1765 à 1818. Le tissu a probablement été réalisé dans cette fabrique.
On trouve parallèlement, à la même époque, d’autres sièges garnis d’une tapisserie effectuée au point de croix. La disparition progressive de l’indiennage dans le Pays de Neuchâtel peut expliquer cette substitution.
Sur le placet de la chaise au piétement Louis XVI, l’artisan a tendu un coton imprimé de grosses fleurs rouges et de végétation verte. A cet effet, la toile est finement tissée et résiste au frottement. Pourtant, après des lustres, rares sont les sièges garnis de toiles imprimées a avoir été conservés.
Si l’indiennage fournit des tissus de décoration (tentures) et des tissus d’habillement, il offre aussi des tissus d’ameublement pour garnir les sièges (chaises, fauteuils, canapés, etc.). Le choix des motifs diffèrent : les tentures forment de vrais tableaux vivants, fouillés ; les tissus pour les vêtements sont souvent formés de petits semis de fleurs ou de petits motifs géométriques. La production des toiles imprimées s’arrête vers 1874.
Evard, Maurice, Odyssée aux confins de l’indiennage, Editions de la Chatière, Chézard-Saint-Martin, 2013.