Jusqu’au 19e siècle, les variations du niveau du lac de Neuchâtel sont fortes et les crues nombreuses. Le lac de Neuchâtel reçoit en effet les eaux du lac de Morat par la Broye, ainsi que celles de l’Areuse et de l’Orbe. Le lit étroit de la Thielle ne réussit pas, en cas de fortes crues, à évacuer ces masses d’eaux vers le lac de Bienne. Du 16e au 19e siècles, une inondation se produit en moyenne tous les neuf ans et demi. La première correction des eaux du Jura, effectuée entre 1867 et 1891, permet de ramener les variations du niveau du lac de 3m40 à 2m80. Si la situation s’est améliorée, le problème des inondations n’est pas encore totalement résolu. En 1910, une grosse inondation provoque une prise de conscience : de nouveaux travaux sont nécessaires.
Le niveau des eaux est monté jusqu’à submerger complètement le port de Neuchâtel et ses débarcadères. Un système rudimentaire de passerelles en bois permet néanmoins d’effectuer le chargement et le déchargement des bateaux. Le laitier peut ainsi transporter sans trop de mal ses boilles entre son chariot et le bateau en partance pour Morat. A l’arrière-plan, on distingue l’hôtel Bellevue et son jardin, ainsi que le Collège latin.
Si les inondations de 1910 suscitent la commande d’une étude sur la régulation des eaux des trois lacs, la guerre, puis le marasme économique qui s’ensuit, retardent le processus. Il faut attendre de nouvelles inondations, en 1944, 1950, 1952 et 1955, pour que le problème revienne à l’ordre du jour. La seconde correction des eaux du Jura s’effectue entre 1960 et 1974 et permet d’atteindre définitivement les objectifs de régulation fixés précédemment.
Le Lac de Neuchâtel, miroir d’une région, Hauterive : Ed. Gilles Attinger SA, 2004, pp. 28-31.
Nast, Matthias, Terre du lac, l’histoire de la correction des eaux du Jura, Nidau : Verein Schlossmuseum, 2006.