La Collégiale de Neuchâtel domine la ville en occupant la partie supérieure de la colline du Château. Sa construction est entreprise à la fin du 12e siècle par Ulrich, seigneur de Neuchâtel († 1191/1192), et le bâtiment est dédicacé à la Vierge en 1276. L’église est agrandie aux 14e et 15e siècles du côté ouest par l’adjonction de trois chapelles, dédiées à Saint Guillaume, à Saint Grégoire et à Saint Antoine. Ces chapelles, aujourd’hui disparues, ont été démolies lors de la restauration de l’édifice au 19e siècle.
L’artiste a représenté ici la Collégiale depuis le côté sud-ouest de l’esplanade. Au premier plan, deux chapelles sont bien visibles : à gauche, la chapelle Saint-Guillaume est construite sur un plan rectangulaire dans l’axe de la nef. Elle est reconnaissable aux contreforts qui renforcent ses angles. Plus discrète, la chapelle Saint-Grégoire, dont on aperçoit une des fenêtres en ogive, s’adosse au côté sud du porche. Sur le haut de celui-ci se dessine la rose obturée en 1788 suite à la dégradation de ses vitraux. L’édifice ne comprend qu’une seule tour, la seconde ayant été ajoutée lors de la restauration de 1870 afin d’établir une symétrie. Sur la droite, quelques promeneurs profitent de l’ombre donnée par les arbres plantés sur l’esplanade.
La restauration effectuée en 1868 sous la conduite des architectes Ferdinand Stadler (1813-1870) et Léo Châtelain (1839-1913) est rendue nécessaire par l’état de dégradation de l’édifice. Les connaissances du patrimoine médiéval et les études de l’historien Georges-Auguste Matile (1807-1881) et de l’archéologue Frédéric Dubois de Montperreux (1798-1850) permettent d’envisager concrètement les travaux qui sont menés de 1867 à 1870. Mais, un peu dans l’esprit des restaurations de Viollet-le-Duc en France, la commission de spécialistes mise sur pied décide de supprimer certaines parties de l’édifice ou de compléter les parties abîmées ou inachevées. Ainsi, les chapelles ouest disparaissent alors que la tour nord est ajoutée.
Courvoisier, Jean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Neuchâtel, tome I, Bâle : Ed. Birkhäuser, 1955, pp. 77-92.
De Reynier, Christian, « In domo sua, super lacum maximum », Revue historique neuchâteloise, 2009, pp. 325-351.