Le règne d’Alexandre Berthier sur Neuchâtel est de courte durée et ne survit pas à l’Empire français. Les troupes autrichiennes franchissent le Rhin le 20 décembre 1813 et pénètrent à Neuchâtel trois jours plus tard. Pendant près de trois mois, 20’000 soldats alliés traversent la principauté, faisant étape dans les villages neuchâtelois. Ils sont logés et nourris par la population locale. Alexandre Berthier abdique officiellement le 3 juin 1814. Le Conseil d’Etat neuchâtelois, avec l’accord de Frédéric-Guillaume III à nouveau souverain, en profite pour négocier son entrée dans la Confédération. Le 12 septembre 1814, Neuchâtel devient le vingt-et-unième canton suisse.
Créée pour le centenaire de l’entrée de Neuchâtel dans la Confédération, cette médaille présente à l’avers un groupe d’hommes, de femmes et d’enfants symbolisant le peuple neuchâtelois élevant des guirlandes vers les écussons de la Ville de Neuchâtel et de la Confédération helvétique. Cette composition symbolise l’accession de Neuchâtel au rang de canton suisse. Au revers, le passage des Alliés est évoqué par une troupe armée de cavaliers et de fantassins défilant devant la porte du château de Neuchâtel.
Si la révolution neuchâteloise de 1848 a rapidement fait l’objet de commémorations importantes et régulières, il n’en est pas de même de 1814, date pourtant marquante de l’histoire neuchâteloise. Le centenaire de l’entrée dans la confédération n’a été l’occasion que de rares manifestations, le début de la Première Guerre mondiale ayant amené à l’annulation des festivités prévues. La frappe d’une médaille souvenir marque néanmoins cet événement et souligne les liens de Neuchâtel avec la Suisse. Le revers de la médaille est plus surprenant, car le passage des alliés et leurs réquisitions ont été ressentis très durement par la population neuchâteloise de l’époque. Sans doute faut-il y voir une mise en parallèle de la situation conflictuelle qui règne en Europe tant en 1814 qu’en 1914.
Jelmini, Jean-Pierre, 12 septembre 1814:…et Neuchâtel devint suisse, Hauterive: G. Attinger, 1989.
Histoire du Pays de Neuchâtel, tome II, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1991, pp. 131-137.
« Suppression des fêtes du 12 septembre 1914 », Musée neuchâtelois, 1914, p. 286.