Dès le début du 19e siècle, Chaumont attire de plus en plus les habitants de la ville de Neuchâtel qui y apprécie l’air vivifiant de la montagne et la vue imprenable sur le Plateau et les Alpes. Plusieurs riches Neuchâtelois y font construire des résidences secondaires dans lesquelles ils se rendent durant la saison estivale. La réputation du panorama dépasse bien vite les frontières de la ville et de nombreux touristes font le détour par Chaumont. Les autorités de la ville, conscientes de l’importance que prend le site, construisent une nouvelle route entre 1835 et 1838 pour en faciliter l’accès. En 1838, le comte Frédéric de Pourtalès transforme sa maison de Chaumont en hôtel, sous l’enseigne de l’« Hôtel du Château » (qui deviendra plus tard le « Petit Hôtel »). En 1866, une société d’actionnaire fait édifier à Chaumont un vaste hôtel selon les plans de l’architecte Léo Châtelain.
Construit sur une petite butte, à l’orée de la forêt, le Grand Hôtel de Chaumont présente une large façade, encadrée de deux ailes latérales saillantes. Au centre de l’édifice, l’entrée est signalée par un perron, ainsi que par un pignon surmonté d’un petit clocheton. Les balcons disposés au sud permettent aux clients de bénéficier de l’ensoleillement et de la vue.
Au premier plan, une famille de paysans charge le foin sur une charrette.
Malgré le développement du tourisme, la montagne de Chaumont conserve son caractère rural. La scène de fenaison se déroulant au premier plan en est le témoin. Samuel de Chambrier, dans son ouvrage La Mairie de Neuchâtel paru en 1840, précise que le sol de Chaumont est « d’un travail facile, mais exige des engrais pour être productif ». Et si la récolte de fourrage est parfois maigre, il compense « par sa haute qualité son peu d’abondance ».
Le Grand Hôtel connait une forte fréquentation, mais un incendie le détruit totalement en 1909, Un nouveau bâtiment est reconstruit à sa place.
Jelmini, Jean-Pierre, « Chaumont ou les délicieux environs de Neuchâtel », in : Hôtel Chaumont & Golf, 1998.
Jelmini, Jean-Pierre, Neuchâtel 1011-2011, mille ans – mille questions – mille et une réponses, Hauterive : Ed. Attinger SA, 2010, pp. 232-233.
Piguet, Claire, INSA, Inventaire Suisse d’Architecture 1850-1920, Neuchâtel, Berne : Société d’histoire de l’art en Suisse, 2000, p. 219.