L’hôpital, dont la vocation était d’abord caritative sous l’Ancien Régime, se médicalise progressivement durant le XIXe siècle. Les nouvelles théories médicales, dont l’hygiénisme constitue un pilier, accordent une attention particulière à la qualité de l’air : les maisons mal aérées dans lesquelles circule un air vicié sont des vecteurs importants de maladies. Au contraire, l’air pur que l’on trouve dans la forêt ou en altitude est un facteur essentiel de bonne santé. La lutte contre la tuberculose, commencée dans les années 1880, préconise l’isolement des malades et leur traitement par les rayons solaires. L’hôpital Pourtalès fait construire à cet usage deux pavillons spécifiques en 1906.
Installés confortablement sur des chaises longues ou couchés dans leur lit, les malades peuvent profiter du soleil et de l’air pur, protégés par un avant toit. Ce pavillon, bénéficiant d’un ensoleillement maximal, est installé derrière l’hôpital Pourtalès, à l’abri des poussières de la route et des regards des passants. Le pavillon des hommes se trouve à l’est, alors que celui des femmes est construit symétriquement à l’ouest.
La vogue des cures d’air ne se limite pas à la création de pavillons dans les hôpitaux. Dans la perspective de la lutte contre la tuberculose, de nombreuses cliniques héliothérapiques et des sanatoriums sont construits au début du XXe siècle, le plus souvent à la montagne où l’air est le plus pur. Le canton de Neuchâtel participe à ce mouvement en construisant en 1921 le Sanatorium populaire neuchâtelois (Beau-Site) à Leysin.
Allanfranchini, Patrice, Pourtalès, une fondation au service d’un hôpital, Hauterive, Ed. Gilles Attinger, 2008, pp. 84-86.
Donzé, Pierre-Yves, Bâtir, gérer, soigner, histoire des établissements hospitaliers de Suisse romande, 2003, pp. 188-189.