Succédant à son père Frédéric-Guillaume Ier sur le trône de Prusse en 1740, Frédéric II est resté à la postérité comme un souverain éclairé adepte de l’esprit des Lumières qui favorise sous son règne l’effervescence intellectuelle. Il protège Jean-Jacques Rousseau et entretient une correspondance avec Voltaire. Mais Frédéric II passe aussi douze ans de son règne à faire la guerre, augmentant ainsi entre 1740 et 1786 la superficie du territoire prussien de 120’000 à 200’000 kilomètres carrés. Il annexe la Silésie autrichienne et une partie de la Pologne.
C’est le roi conquérant qu’a représenté le peintre anonyme sur ce tableau. Frédéric II, en uniforme, décoré de l’Aigle noir, la canne et le tricorne à la main, l’épée au côté, se tient devant sa tente, au milieu du camp que l’on distingue sur la gauche. Derrière lui, sur un fauteuil, des cartes d’état-major rajoutent à l’atmosphère des campagnes militaires menées par le souverain prussien.
Frédéric II est un souverain absolu pour lequel tout est subordonné à l’intérêt de l’Etat et à la grandeur de la Prusse. A Neuchâtel, son principat est marqué par un grave conflit qui l’oppose à ses sujets neuchâtelois. Il tente en effet d’imposer un nouveau mode de prélèvement de l’impôt qui puisse lui assurer un revenu plus régulier. Cette décision provoque le mécontentement des bourgeois de Neuchâtel et de Valangin qui, au cours d’une émeute urbaine en avril 1768, assassinent l’avocat général du prince, Claude Gaudot. Sur demande du roi de Prusse, la ville de Neuchâtel est occupée par les troupes des cantons combourgeois de Berne, Fribourg, Lucerne et Soleure.
Histoire du Pays de Neuchâtel, tome II, Hauterive : Ed. Gilles Attinger, 1991, pp. 95-96.
Asprey, Robert B., Frédéric le Grand : [1712-1786] : l’énigme magnifique, [Paris] : Hachette, 1989.