Né en 1686 en Ecosse d’une famille noble, George Keith fait une brillante carrière militaire. Après avoir pris le parti des Stuart aux côtés des Jacobites dans les guerres d’Ecosse (1745-1746), il entre au service de l’Espagne et devient maréchal de camp. Par l’entremise de son frère, il se rend à Berlin où il entre au service de Frédéric II. Il y obtient le grade de maréchal et devient le représentant du roi de Prusse à la Cour de Versailles. En 1754, il est installé gouverneur de Neuchâtel en récompense de son dévouement. Il quitte son poste en 1768 et meurt dix ans plus tard à Berlin.
Le peintre a représenté George Keith en jeune guerrier, le geste décidé et le regard volontaire, portant une grande perruque blanche. Il est vêtu d’une cuirasse sombre décorée de parements rouges et tient dans la main droite un bâton de commandement. Une grande écharpe blanche lui ceint la taille.
Contrairement à d’autres portraits où George Keith est représenté dans la force de l’âge, dans ses fonctions de gouverneur, ce tableau le montre jeune et fougueux au début de sa carrière militaire. C’est probablement la copie d’une œuvre de J.-B. Vanloo autrefois en possession des descendants de Keith. Le tableau est exposé au Château de Colombier, dans la salle où Keith mangea à quatre reprises avec Jean-Jacques Rousseau qui y fait allusion dans le livre 12 de ses Confessions. Keith est en effet resté célèbre à Neuchâtel comme le protecteur de Rousseau qu’il avait recommandé au roi lors de son arrivée à Môtiers. Rousseau lui en sera toujours très reconnaissant.
Courvoisier, Jean, «George Keith, maréchal d’Ecosse et gouverneur de Neuchâtel, 1754-1768», Revue Historique Neuchâteloise, 2007, 59-84.
Piaget, Arthur, Pury, Paul de, « Portraits de Mylord Maréchal [lord Keith] et d’Emetulla », Musée neuchâtelois, 1920, pp. 7-10.